Poèmes


Emile MAEYENS





L’AME N’A PAS DE RIDES

LE LONG DES CHEMINS.

EAU DE CRISTAL

EBLOUIR

FLEUVES DE PENSEES

FLAMME INTÉGRALE

GRAND ECRAN

LES CŒURS LABOURENT

MÉMOIRE

NÉ DU NOIR

PARADOXE

SABLE

SILHOUETTE

SOMMEIL DE PIERRE

UN AUTRE VISAGE

VIDE

VOMISSURE

VOYAGE DE TES COURBES




SABLE


Remodèle bien le sable,

L’impossible partenaire

D’espoirs immuables.


Edifie les apparences éphémères,

Qu’ôte une vie précaire,

Qu’illumine des mots stables.


Beautés volontaires.

Issues de jubilations palpables.

Posées par des actes claires.


N’ayons peur des vents de sable.

Effaçant les créations solitaires.

Nés de vitalités intraitables


Pensons aux astres considérables.

Situé à des distances millénaires.

D’une éternité durable.


Ils éclairent nos yeux semblables

D’effigies mémorables,

Pétris de joies ineffables.


Seul compte l’acte véritable.





LE LONG DES CHEMINS


Le long des chemins de papiers,

Les mots m'ont griffé

De leurs vers

Sans pitié.

Mes yeux noirs,

Débordés,

Reflétaient un néant

Ordonné.

Au-delà,

Des silhouettes rythmaient

Leurs courbes

Aux sons improbables.

Partagé de mes sens,

Le rêve en jaillit

D'amours infinies.

Enfin,

Je dormis,

Bercé de l'obscur

peignant

d'éternelles lumières.








NÉ DU NOIR


Au-delà des vents sereins

Qui mènent à rien,

Un regard né du noir

Permit d'entrevoir

L'éternité d'amours.

Explosant les jours,

De mille gésines,

De tourbillons incréés.

Noyant la pensée

D'indicibles ivresses.

Ballonnant la détresse

D'un labyrinthe de joies.




GRAND ECRAN


Le néant dessina le ciel.

Temps et lumières tourbillonnaient.


Escorté de l'incessante alternance

Du jour et de la nuit,

L'imperméabilité des regards,

Y perçait le carcan de notre espoir,

Au-delà des cœurs inconscients.


Maintenant, je peux t'écrire :

Le néant naissait du rien

Et tu fus mien.




FLAMME INTÉGRALE

Au détour des allées

J'ai croisé le contraire

De mes nombreuses raisons.

On riait à notre vue,

Nos actes bizarres,

Cachaient davantage

Que l'insolite vision.

Nos flairs nous taquinaient,

Leurs grandes moqueries

N'impliquaient rien de mal.

Descendrais-tu l'abîme?

Interrogea l'opposé.

Par amour rien d'inégal,

Brûle flamme intégrale!

La boucle était close,

Nul revers l'empêcherait

Dorénavant de tourner.



MÉMOIRE


Ma mémoire dessine

Les courbes volatiles

Des filles assassines

D'un espoir mobile.


Elle burine

Les instants banals

D'une eau marine

Au bord du canal.


Elle réveille

Le son d'une cantate

Muette à mes oreilles

De très longue date.


Elle jubile

A tant de charmes

De femmes nubiles

Qui me désarment.


Elle me taquine

Des erreurs commises

Otant ma bonne mine

Au souvenir des bêtises.


La mémoire me rappelle

Les insaisissables songes

Et espoirs que j'attelle

A une vie sans mensonges.


Ma mémoire participe

A toutes mes réflexions

En tant que principe

De toutes mes actions.


Elle ne retient

Que toutes les splendeurs

D'une vie qui ne revient

Sur les moments sans lourdeurs.




SOMMEIL DE PIERRE


Au cœur d'un sommeil de pierre.

Le vide noir baignait mon esprit

La vie y chantait ses sons de lumières.

Eclairant mon regard sous les paupières

L’inconscient amena le doux éveil

Parfums, pensées, couleurs et rêves

Mélangeaient perpétuellement mes émotions,

Que des siècles de solidités

Ne fixeront nullement dans la clarté.





SILHOUETTE



Le vide dévoila la silhouette,

Finement teintée d'un éclat mouvant,

Illuminant une vue muette,

D'un souvenir ciselé de sang.





EBLOUIR


Si tu veux ramasser les étoiles

Pour m'offrir un jour de mille soleils,

Laisse-moi ces tout petits points blancs

Sur ce grand vide noir.

Ils me permettent d'y coller mes rêves.







VIDE


Le vide, il est plein,

Et ma vie se vide.






EAU DE CRISTAL



Au-delà d'une pensée sans fard,


L'eau de cristal couvre le regard,


Débitant d'obscurs murmures


Et d'incessantes arabesques,


Elle grave ma conscience


D'éternels dessins,


Accouchant des beautés inopinées


D'une vie, qui se veut des plus banal.







VOMISSURE


Les tours gerbent pour l’éternité

Des images vides de pitié.

Labourant des vies,

Mettant ma pensée en bouillie.

Au nom d'un meilleur monde,

Vanité immonde,

Qui demoralise les espérances.




FLEUVES DE PENSEES


Des fleuves de pensées,

Issu de colossales traversées,

Brassent des tourbillons inexprimés

D'un vide, d'un plein momentané.


Occultant les paysages magiques.

Délaissant le tout du fantastique.

Ils étalent et allument des mots

Que je ne puis assez nourrir,

Versés par l'écriture,

Qui trempent le papier.


Ils renaîtront.

Alimentant le mouvement éternel

D'un passage lumineux.

Dévoilant l'amour

A travers la transparence

De nos yeux.

Ils engendrent l'écriture

D'une phrase au contenu sans corps :

Je vous aime.





UN AUTRE VISAGE



Dévisage les visages,

Au crochets des virages.

Burinés par des traits de rages.


Ils démolissent la belle image,

D’une endurance à l’empesage.

Appuyé par l’avance de l’âge.


Malgré l’effort d’arrimage,

Accompagné d’abondant dommages,

Les beautés issues de feints modelages

Sont imparables aux camouflages.


Ils ne peuvent obvier les arbitrages

Et les abondants outrages.


Cependant l’espoir d’un sauvetage

N’est pas un inabordable rivage.


Apporté par des amours sans trucage,

Ils exhiberont après un long triage,

L’expression d’un fulgurant traçage

D’une beauté résistant à tout effilochage.




L’AME N’A PAS DE RIDES.


L’âme n’a pas de rides.

Des sillons n’altèrent pas la pensée.

Les ridules du corps ne font que progresser.

Ceci, jusqu’au temps du repassage.


L’âme n’a pas de rides…




LES CŒURS LABOURENT



Les cœurs labourent l’espace,

De torrents sanglants.


L’esprit survole la place,

Du regard distant.


Elève, grâce du moment,

Mon cœur, chantant.




LE VOYAGE DE TES COURBES


Le voyage de tes courbes

M'égare

De ce monde d'opportunités

Avares.



Le voyage de tes courbes

M'élance

Le long d'itinéraires

Sans équivalences.



Le voyage de tes courbes

M'enflamme

De cette déraison

Dédié aux femmes.



Le voyage de tes courbes

Apporte

Des hardiesses

Que je croyais mortes.



Le voyage de tes courbes

Génère la sève

Sorti de l'ombre

Depuis la venue d'Eve.



Le voyage de tes courbes

C'est l'absolue droite

Qui polarise

Nos vies maladroites




PARADOXE


Les détours impossibles

De feux hyper visibles

Explosent nos regards

De pensées antihasard.